Des cépages emblématiques et une maîtrise de l’art de l’assemblage
Si Bordeaux est la région des assemblages et la Bourgogne celle des monocépages, la Vallée du Rhône navigue entre ces deux modèles. Ses vignerons ont su tirer parti d’une large gamme de cépages, en leur offrant une expression propre à chaque parcelle et à chaque vin. On compte près d’une vingtaine de cépages cultivés dans cette région, mais certains se distinguent par leur rôle crucial.
Les stars septentrionales : syrah, viognier et co.
Dans la partie nord, la syrah règne en maître. Ce cépage, qui s'exprime rarement seul dans d'autres régions, trouve ici son paroxysme. Côte-Rôtie ou Hermitage ne seraient rien sans elle : des vins sombres, complexes, capables de traverser des décennies. On y décèle des touches de violette, de poivre, de fruits noirs ou encore des notes fumées qui rappellent l’austérité des terroirs granitiques.
À côté de cela, les blancs ne sont pas en reste. Le viognier, cépage délicat et capricieux, donne naissance aux prestigieux Condrieu, offrant des arômes envoûtants d’abricot, de pêche et de fleurs blanches. On y trouve aussi la marsanne et la roussanne, souvent assemblées, apportant structure et élégance aux Hermitage blancs.
La diversité méridionale : grenache, mourvèdre et au-delà
Dans la Vallée du Rhône méridionale, c’est une véritable explosion de diversité. Le grenache noir est roi, cépage solaire par excellence, apportant des notes de fruits confiturés, d’épices et une rondeur généreuse. Il est souvent associé à la syrah et au mourvèdre dans des assemblages complexes, comme dans les célèbres Châteauneuf-du-Pape.
Le mourvèdre, puissant et structurant, donne aux vins un potentiel de garde accru et une profondeur aromatique. On y retrouve également des cépages moins connus mais tout aussi essentiels : cinsault, carignan, clairette, grenache blanc, et bien d’autres.