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Les Bordelais défilent contre les pesticides viticoles
Si le dimanche 14 février 2016 était le jour de la Saint-Valentin, il aura aussi été pour les Bordelais et Girondins, celui de la « Marche blanche contre les Pesticides ». Ils étaient en effet près de 1500 venus braver la pluie et manifester pour attirer l’attention des Pouvoirs Publics et de la viticulture sur les dangers que les pesticides viticoles font courir aux salariés des vignes, aux vignerons et riverains des vignobles, les enfants étant concernés au premier chef quand les écoles jouxtent un vignoble.
Une prise de conscience qui se généralise
Alors que la profession a longtemps voulu ignorer les conséquences des produits phyto-sanitaires épandus sur les vignes dans un brouillard qui touche le plus souvent assez largement les habitations voisines, dont celle de la famille du viticulteur, c’est récemment l’émission de « Cash Investigation » qui a relancé le sujet dans l’opinion publique sur les dangers des pesticides sur la santé des enfants riverains des vignobles.
Des manifestants motivés
Venus de toute la Gironde et de départements voisins, voire plus lointains, malgré la pluie battante de ce dimanche de février, ils ont répondu à l’appel de Générations futures et de Valérie Murat et Marie-Lys Bibeyran, dont le père et le frère, qui travaillaient dans les vignes, sont décédés prématurément. Près de 1500 personnes (selon les estimations) ont ainsi défilé pour faire prendre conscience au monde viticole et aux Pouvoirs Publics que les choses ne peuvent plus continuer de cette façon.
La Gironde particulièrement concernée
L’émission « Cash Investigation » pointait la Gironde, et donc le Bordelais viticole, comme un des départements les plus touchés par l’utilisation de pesticides CMR (cancérigènes, mutagènes reprotoxiques). Ce que les manifestants bordelais réclamaient dimanche, c’est une prise de conscience, l’arrêt d’une politique qui consiste à faire l’autruche et à se mettre la tête dans le sable.
Pourquoi ne pas imaginer autre chose que de pulvériser les traitements dangereux en-dehors des jours de classe, même si c’est moins « facile » ? Les écoliers ne sont pas les seuls en danger. Que propose-t-on pour protéger les salariés qui travaillent dans les vignes ? Et pour les familles de viticulteurs ou d’employés viticoles qui vivent sur le vignoble ? Et pour les riverains des vignobles ? Parmi les manifestants bordelais, certains d’entre eux étaient là, avec l’espoir que les choses pouvaient changer.
Quelques chiffres
L’enquête de Cash Investigation « Produits chimiques, nos enfants en danger » mettait sur le devant de la scène quelques chiffres sur l’utilisation des pesticides en France :