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15 juin : la vigne de Suresnes attend votre visite

Une curiosité à découvrir aux abords de la capitale, la vigne de Suresnes, ou Clos du Pas Saint-Maurice, vignoble niché sur le mont Valérien à deux pas de la rue des vignes et de la rue des Bons Raisins. Site classé unique en France, de près d’un hectare, la vigne de Suresnes produit en moyenne près de 5.000 bouteilles. Aujourd’hui 15 juin, elle ouvre ses portes pour des visites, ateliers pour les enfants et initiations à la dégustation.

Des portes ouvertes aujourd’hui 15 juin

Dès le 9ème siècle, les pentes du Mont Valérien étaient couvertes de vignes, avec un vin qui a fait la réputation de Suresnes jusqu’au 18ème siècle. Le plus grand vignoble d’Île-de-France est composé de deux cépages : le Chardonnay à 85% et le Sauvignon à 15%.

Au programme de ces Portes Ouvertes de la Vigne de Suresnes, une véritable découverte avec des visites guidées de la vigne et du chai, des ateliers et des animations pour les enfants, un atelier d’initiation à la dégustation du vin pour les plus grands, le tout dans une ambiance musicale de guinguette.

Le programme en téléchargement.
Entrée libre. 10h-19h. 73, bd du Maréchal de Lattre de Tassigny / 4 rue du Pas Saint Maurice.
Pour plus de renseignements 01.42.04.96.75.
En dehors des Portes ouvertes, vous pouvez visiter la vigne et la cave sur rendez-vous au 06.72.00.11.16.

Les Portes ouvertes de la Vigne de Suresnes

L’histoire d’une vigne atypique

Comme pour les autres régions viticoles françaises, le vignoble d’Ile-de-France existait déjà à l’époque romaine et elle perdurera liée aux rites du catholicisme et aux usages des paroisses qui comptaient leur propre vignoble. En l’an 800, les collines et  plateaux de la région parisienne sont ainsi couverts de vigne avec des villages vignerons comme cela était le cas à Suresnes autour de l’église de Saint-Leufroy.

Charles III le Simple donne le vignoble de Suresnes en 918 à  l’Abbaye bénédictine de Saint-Germain-des-Prés, l’abbé devenant ainsi le Seigneur de Suresnes. C’est après la Guerre de Cent ans, qu’on a la trace d’une plantation réalisée par le Proviseur de l’Hôtel Dieu, Nicolas de Hacqueville. Le vin de Suresnes va gagner en notoriété et devenir  l’un des vins de soif préférés des Rois de France, en particulier François Ier et Henri IV. Le vin de Suresnes a longtemps été considéré comme le meilleur cru d’Ile-de-France.

Au 17 ème siècle (recensement de 1691), soixante-quatre vignerons cultivaient environ 20 hectares de vignes à Suresnes, et trente bourgeois possédaient 40 hectares, soit deux fois plus.

Le début du XVIIIème siècle, après le terrible hiver de 1709 qui détruisit la plupart des cépages, correspond pour le vignoble de Suresnes à une perte de notoriété. Il reste par les écrits de Dancourt, écrivain de Suresnes, la trace des deux traditions : celle du vin « guinguet », et celle du vin « noble », qui soutenait la comparaison avec les meilleurs vins blancs de l’époque. A Suresnes les dimanches et jours de fête, les cabaretiers et les vignerons vendaient les vins produits localement aux Parisiens.

Puis ce sera la ligne de chemin de fer Paris-Versailles, traversant à mi-pente, du nord au sud, le territoire de Suresnes, et creusant un fossé séparant les bonnes terres du coteau de celles du plateau, isolant ainsi ces dernières du village, et enfin à la fin du 19ème siècle, les attaques du mildiou et de l’oïdium qui durent être combattues. Le phylloxéra quant à lui fit peu de ravages à Suresnes.
La concurrence du développement urbanistique ensuite finit  de réduire les surfaces plantées conduisant à une diminution importante de la production du vin de Suresnes. En 1950, la production n’était plus représentée que par un seul vigneron, dont le nom est connu des vieux suresnois : Robert Joyeux.

Le vignoble de Suresnes contemporain

En 1926, le Maire de Suresnes, Henri Sellier, fit une tentative de vignoble municipal en achetant une ancienne carrière au lieu-dit « Le Pas Saint-Maurice », mais elle fut bientôt à l’abandon faute de soins. Une nouvelle tentative vit le jour en 1965, avec Etienne Lafourcade, alors adjoint au Maire de Suresnes et fils d’un maître de chai du Sauternais. Il entreprit de planter 70 ares avec des cépages blancs qualitatifs.

A compter de 1983, la  municipalité de Suresnes, sous l’égide de Christian Dupuy, réaménage la vigne de même que la cave pour de meilleures conditions de vinification. Une cave moderne a été construite sur le site même de la vigne, en contrebas. Les récipients, sorte de comportes, et non des « bachoues » comme c’était le cas à Suresnes, contenant le raisin sont vidés directement par une goulotte dans le pressoir horizontal. Le moût obtenu est ensuite acheminé pour la fermentation dans des cuves au nombre de 4, en inox et de 15 hectolitres chacune avec refroidissement par eau. La culture de la vigne et l’élaboration du vin sont assurés par un vigneron professionnel, sous le contrôle d’un laboratoire d’œnologie.

La récolte annuelle se situe entre 35 et 60 hectolitres. En 2010, ce sont 5 000 bouteilles produites, ce qui fait du Clos du Pas Saint-Maurice le plus grand vignoble d’Ile-de-France. C’est l’Association du Clos du pas Saint-Maurice avec laquelle la ville de Suresnes a passé une convention, qui est chargée d’entretenir le vignoble et de vinifier et commercialiser les vins.

Entretenir la tradition avec la Confrérie du Vin de Suresnes

Créée en 1984 à l’initiative de l’Association du Clos du Pas Saint-Maurice, elle a pour mission la sauvegarde de l’histoire et de la culture du vignoble et du vin de Suresnes, notamment par la production et la promotion du vin du Clos du Pas Saint-Maurice. La Confrérie se fait l’ambassadeur du vin de Suresnes en France et à l’étranger.

Deux fois par an, la Confrérie intronise en tant que Chevaliers de la Confrérie, de nouveaux membres lors de cérémonies solennelles, le 22 janvier, jour de la Saint-Vincent, le patron des vignerons, et le 1er dimanche d’octobre à l’occasion de la Fête des Vendanges. Elle compte actuellement plus de 1 000 membres, personnalités des Arts et des Lettres, des médias, du sport, de la musique et de la politique. L’habit dont les membres du Grand Conseil sont revêtus porte les couleurs de la ville de Suresnes, bleu et rouge, de même que la coiffe agrémentée d’une plume blanche, symbole d’Henri IV, ont été dessinés par le couturier Nino Cerruti.

Sources : Office de Tourisme de Suresnes et « L’Histoire de Suresnes », éditée par la Société Historique de Suresnes, ainsi que les textes de Messieurs Michel Guillot, Georges Meunier, et Jean-Louis Testud.



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