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L’effervescence d’un Master oenologie en Grande-Bretagne
C’est en septembre que l’Université de Brighton, au sud-est de l’Angleterre, va débuter le premier cycle de formation du Master Spécialisé en œnologie des vins pétillants. Cette annonce faite par le responsable de la formation correspond à un marché des vins effervescents « made in England » en plein développement.
L’angleterre, producteur et consommateurs de vins effervescents
Grand amateur de champagne, le Royaume-Uni est le deuxième consommateur mondial de champagnes et autres vins effervescents, juste après la France. C’est un marché qui explose avec une demande forte justifiant que la production de vins effervescents soit passée de 30 à 60% de la production viticole nationale (source : l’association des producteurs de vins anglais : United Kingdom Vineyard Association).
La production de vin en Grande-Bretagne a été de 3 millions de litres de vin en 2010, production record en regard de la production moyenne entre 2004 et 2010 : 1,7 million de litres par an (2.2 en 2008 et en 2009). La production ne représentant que 0,1% de la consommation nationale.
Une production essentiellement de vins blancs
Le vignoble du Royaume-Uni est constitué d’exploitations de petites surfaces (moins de 2 hectares), avec peu de vignobles dépassant les 10-20 ha, et la moitié des domaines viticoles de moins d’un hectare. En 2010, la superficie totale des vignobles anglais représentait 1.323,5 hectares (+75% depuis 2004), avec l’essentiel des vignobles situés dans le sud de l’Angleterre et du Pays de Galles.
90% de la production des vins du Royaume-Uni sont des vins blancs, 9% des vins rouges, seuls quelques vignobles produisant des vins rosés. Le succès de la viticulture britannique s’est porté majoritairement sur les vins effervescents.
Les cépages cultivés au Royaume-Uni sont le Bacchus (Silvaner-Riesling-Müller-Thurgau) avec 70% des surfaces plantées en vignes, l’Huxelrebe (Gutedel-Courtillier), le Müller-Thurgau aussi appellé Rivaner (Riesling-Silvaner), la Madeleine Angevine (d’origine française), le Reichensteiner (Müller-Thurgau-Madeleine Angevine-Calabrese Frohlich), le Schönerburger (Pinot Noir-Chasselas Rosé-Muscat de l’Hamburg) et le Seyval Blanc.
Une formation œnologie niveau Master
Premier Master spécialisé en viticulture et œnologie créé au Royaume Uni, cette formation de troisième cycle a pour but de se positionner au niveau des meilleures formations en œnologie françaises ou américaines.
Le Plumpton College, affilié à l’université de Brighton, propose déjà des formation supérieures autour du vin mais, selon son responsable, la demande existait de la part de la profession et des étudiants, pour une formation plus approfondie.
Le contenu de la formation
Au programme : chimie du vin, microbiologie, terroirs, climat, approvisionnement de la vigne, et la vinification des vins effervescents.
D’une durée de 15 mois, et d’un coût de 7.100 € (6000 livres), ce premier Master œnologie de Grande-Bretagne accueillera dès la rentrée de septembre 2014, 12 étudiants dans le cadre d’un nouveau centre de recherche.
Un coût pris en charge par les professionnels
Avec un coût total (mise en place du Master et construction du Centre de recherches) de 2.4 millions d’euros (2 millions de livres), c’est un financement partiel par la profession qui aura permis la réalisation du projet. L’investisseur professionnel est en fait « The Rathfinny Estate« , un des plus importants vignobles d’Angleterre, à Alfriston dans l’est du Sussex, qui a été créé en 2010 par Mark Driver, un gérant de fonds d’investissement à la retraite.